Considérer notre âme
comme un château fait tout entier d'un seul diamant ou d'un très clair cristal,
où il y a beaucoup de chambres, de même qu'il y a beaucoup de demeures au
ciel…. Considérons donc qu’au centre, au milieu de toutes, se trouve la
principale, où se passent les choses les plus secrètes entre Dieu et l'âme. (Ste
Thérèse d’Avila, Le Château intérieur)
Alors, Il nous renvient de rentrer dans le château …pour
rencontrer Celui qui y a fait sa demeure, et c’est l’oraison
L’oraison mentale n’est à mon avis, qu’un commerce intime d’amitié où
l’on s’entretient souvent seul à seul avec ce Dieu dont on se sait aimé.
Le commerce d’amitié fréquent et intime suppose que l’on
prenne du temps. Or le temps, notre temps, est un bien précieux.
Thérèse ne donne pas de méthode particulière mais plutôt une
direction : rester en compagnie de Celui dont nous nous savons aimés. C’est
le Seigneur seul qui en est le maître d’œuvre. Ainsi donc, ce qui caractérise
sa manière de faire oraison, c'est plutôt l’extrême souplesse qui laisse à
chacun la plus grande liberté.
Le temps
d’oraison :
Pour Ste Thérèse, il est primordial de prendre conscience
que Dieu est là, qu’Il est à mes côtés ou en moi. Elle préfère cependant qu’on
se représente le Christ au plus intime de soi car Il y demeure, en son centre
comme en un château.
Elle nous propose de le faire par une représentation du
Christ en son Humanité, une représentation intérieure qui est de l’ordre de la
foi, d’une foi vive qui perçoit, sans voir, la Présence du Christ.
« Comme je ne pouvais discourir avec
l’entendement, mon mode d’oraison était de tâcher de me représenter le Christ
en moi, et je me trouvais mieux, ce me semble, de le rejoindre là où je le
voyais le plus solitaire. Il me semble que lorsqu’il était seul et affligé
comme un indigent, il devait me recevoir. J’avais souvent de ces
simplicités… » (V 9,3)
Un regard
Il ne s’agit pas de penser mais d’entrer en compagnie avec
le Seigneur : « Représentez vous
le Seigneur auprès de vous, regardez le … »
« Je ne vous demande
qu’une chose : le regarder... Lui ne vous perd jamais de vue. »
C’est dans cet échange de regards que s’exprime la relation
personnelle. « Dieu et l’âme se
comprennent, sans autre artifice, ces deux amis se communiquent leur amour
mutuel. Comme ici-bas deux personnes qui s’aiment beaucoup et se comprennent
bien semblent s’entendre sans échanger un signe, rien qu’en se regardant ».
Un cœur à cœur
« Vivre en sa présence ( du Christ), lui parler, lui demander ce dont nous avons besoin, nous plaindre à lui de nos peines, nous réjouir avec lui de nos joies, et ne pas l’oublier pour autant, sans chercher des prières apprêtées, mais des mots conformes à nos désirs et à nos besoins. »
Se référer à une parole qui nous habite, la répéter de temps
en temps
« Il ne s’agit
pas de beaucoup penser mais de beaucoup aimer ».
Entrer dans l’oraison
Sans méthode mais avec quelques moyens concrets et simples
Je décide d’un temps et d’un lieu : chacun
choisit un moment de la journée ( matin, soir, au retour du travail…
Je me donne un sas : si j’ai des
occupations, au retour du travail… une lecture, une intervention me dispose…
cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire oraison directement …mais
on a besoin du temps pour entrer en nous-mêmes, habiter ce que nous sommes,
Je prends avec moi un Evangile ou une bible/ un livre,
quitte à ne pas utiliser
Je fais le signe de croix
« Pour prier comme il
convient, vous savez ce qu’on fait : tout d’abord, on examine sa
conscience, on se confesse à Dieu et on fait le signe de la Croix. »
Je me rassemble ou le recueillement : Je
fais silence, je prends le temps de me poser, d’habiter ce que je suis, habiter
le temps et l’espace. Je ramène mes sens de l’extérieur vers l’intérieur pour me
rendre disponible à m’entretenir avec Dieu.
Prendre une posture confortable
et stable,
prendre le temps d’accueillir sa respiration et non pas la penser. Quand on
habite son corps, il est un appui pour la prière. Je suis heureux (se) de
rentrer en moi,
Nous ne prions pas en dehors de notre
corps puisque nous n’existons pas en dehors de notre corps. Le Seigneur vient à
notre rencontre dans notre corps ( prenez et manger )
Nous prions avec tout ce que nous
sommes : pas seulement avec la tête ou l’esprit.
Ce qui peut favoriser le
recueillement : lorsque nous sommes dans la nature l’émerveillement
du paysage, le chant d’un oiseau, le bruit d’une source, la saveur d’un fruit
sauvage, une odeur, flattent nos sens. Les tensions se relâchent, quelque chose
au fond de nous est touché, toute activité du mental s’arrête, une paix
profonde se produit peu à peu. Le recueillement, c’est cela. C’est ce lâcher
prise de notre mental et c’est l’accès à une zone plus profonde de notre être.
La musique, la vue d’un tableau, un regard échangé, un coin de ciel bleu, un
peu de marche et mille autres occasions peuvent en être la source, comme le
préliminaire.
Quand on parle de recueillement : Il
s’agit de se recueillir pour trouver Dieu car l’homme est créé à l’image de Dieu
et cette image, il la porte gravée au plus profond de son être. C’est dans cet
espace secret qu’il peut retrouver la racine de son existence qui est Dieu et
c’est ce qui fait pour le chrétien la valeur infinie et sacrée de tout homme.
C’est dans cet espace que l’homme peut retrouver l’accès à cette relation
fondatrice, relation détruite mais restaurée par le baptême.
Une fois les sens extérieurs apaisés, nous serons vite assaillis par un monde intérieur de pensées et de sentiments les plus divers. Ste Thérèse nous conseille d’abandonner au Seigneur toutes ces pensées et ces sentiments en reconnaissant notre misère et notre condition de pécheur. Puis, elle nous demande de ne nous occuper que de Lui.
Je me mets en présence du Seigneur, « Aussitôt
après, appliquez-vous à trouver une compagnie. Et quelle meilleure compagnie
pouvez-vous trouver que celle du Seigneur »…je lui demande de me rendre présent à
sa présence.
En demandant à Marie de me conduire vers son
Fils, Marie, toi qui as accueilli le Christ en toi jusqu’à le porter en ton
corps, apprends-moi à être attentive à celui qui est là, guide moi vers Lui
En invoquant l’Esprit saint ….
En demandant à Jésus de venir prier en nous et
nous conduire vers le Père
Je me laisse faire ….et si ma pensée divague à
nouveau, je peux reprendre le texte biblique, le lire à nouveau, regarder le
Christ, reprendre une parole
A la fin du temps de l’oraison, je termine par une
prière vocal, Notre Père ou je vous salue, ou l’angélus
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