dimanche 16 novembre 2014

A l’oraison je me laisse aimer



Ecole d'oraison Novembre 2014



Durant ces temps forts d’oraison, se forge en nous un être d’accueil- on se laisse aimer- d’émerveillement, d’action de grâce, d’adoration et d’intercession, cet être que nous avons à devenir en toute notre vie. (Règle de vie,46)

Chant : Dans le silence et dans la paix, viens rencontrer le Dieu vivant
Dans le silence de ton cœur, prie le Père, laisses-toi aimer par lui ….

Pendant l’oraison : Je me laisse aimer, je laisse Dieu me dire son amour …pour que je puisse à mon tour m’aimer et aimer les autres en vérité.
Me laisser aimer ? en cherchant comment je vais m’y prendre. Il m’est venu à l’Esprit cette semaine deux paroles de Dieu :
L’Evangile de mardi dernier Lc 14,15-22, les invités au festin qui ont refusé de venir au festin… (à lire)
Le cantique de Tobie 13, que nous chantons vendredi IV matin

Je commence par le dernier : dans ce cantique je lis
qu’il relève en toi le sanctuaire, qu’il réjouisse en toi les exilés, qu’il aime en toi le malheureux, pour les siècles sans fin …(et au début il dit, bénissez le Seigneur vous ses élus)

Evidement ce cantique s’adresse à Jérusalem, mais St Paul nous rappelle que nous sommes le temple du Dieu vivant 2 Cor 6,16…alors je peux prendre cela à mon compte.
C’est lui qui nous relève, nous son sanctuaire…c’est son œuvre…et moi à l’oraison du matin j’aime à me tenir debout et dire au Seigneur, merci Seigneur tu m’as relevé… pas seulement du sommeil, mais en moi, tu relève ton sanctuaire en moi, tu me ressuscite, tu veux que je suis debout en ta présence … et de prendre le temps qu’il faut pour prendre conscience de cela dans le silence de mon corps, de mon corps habité.

Qu’il réjouisse en toi les exilés, je suis parfois exilé€ de moi-même, je n’habite pas chez moi, je ne suis pas établie en moi …éparpillé, distraite à faire mille et une choses, et il faut bien…le Seigneur me ramène dans ma terre, il est la joie de mon cœur d’exilé…même si je suis exilé… tout ce qui est exilé en moi et chacun peut le décliner comme il l’entend… des parties de mon histoire que j’ai mis dans l’ombre car douloureux…des relations, des situations où je sens ce exil …me laisser entendre cette bonne nouvelle « qu’il réjouisse en toi les exilés »

Qu’il aime en toi les malheureux pour les siècles sans fin … ce qui est malheureux en moi, ce qui est moche et je ne n’arrive pas à aimer en moi… le Seigneur veut l’aimer en moi et aimer en moi ce que je n’aime pas trop… je me laisse aimer par le Père …c’est lui la source …
Pour les siècles sans fin …car vous êtes les élus de toute éternité et pour les siècles sans fin …

Dans l’Evangile de Luc 14,15-22. Il est assez incompréhensible qu’à l’heure du diner, le serviteur aille leur dire : venez maintenant le repas est prêt … et moi j’entends par là : l’heure où je suis à l’oraison.

Tous les biens qu’ils ont acquis: terre, bœufs, épouse …deviennent un obstacle à la rencontre, une excuse pour refuser l’invitation…et moi pendant l’oraison je viens avec ce qui est bien en moi …mais qui peut parfois empêcher la rencontre avec le Seigneur… je veux être bien en sa présence, lui offrir ce qui est bien en moi… et c’est légitime mais est-il suffisant ?

Dans un deuxième temps le serviteur de l’Evangile va inviter les aveugles, les estropiés, les boiteux …pour entrer au diner. Je n’aime pas que cette invitation soit venue dans un deuxième temps, j’aurais aimé qu’il le fasse dès le début … et là j’ai compris que pendant l’oraison, c’est seulement dans un deuxième temps que je me sens invitée à venir avec l’aveugle, l’estropié, le boiteux et le pauvre qui est en moi… ce que je ne veux pas trop voir ou reconnaître en moi …ceux là sont invités au festin … encore faut-il que je les emmène au festin, ils ont leur place …je les laisse aimer par Celui qui les invite.

Et enfin, l’Evangile nous parle de « force-les à entrer dans sa maison »… et nous n’aimons pas trop cela, on n’aime pas être forcé …sauf que parfois c’est le seul moyen pour nous faire entrer dans « notre maison » qui est « la maison du Seigneur» … je me rends compte qu’à l’oraison je ne peux pas entrer par moi-même, c’est le travail du Seigneur … il lui faut parfois forcer l’entrée et me forcer à entrer …car moi je n’y arrive pas, ou je ne veux pas …et « sa maison » est « ma maison » …

Voilà comment avec ces deux paroles de Dieu je découvre et je vis l’oraison comme le lieu où je me laisse aimer par Celui dont on se sait aimé comme le dit st Thérèse d’Avila à qui je veux donner la dernière parole.

Dans son traité « Pensées sur l’amour de Dieu » Thérèse nous parle de cet amour de manière qui peut nous déconcerter … écoutons ce petit passage où elle commente le verset ‘ qu’il me donne un baiser de sa bouche’
O Jésus, bien aimé ! qui pourra nous faire connaître le merveilleux avantage qu’a une âme de se jeter entre vos bras, de s'abandonner à votre conduite, et de dire, après s'être entièrement donnée à vous : Je regarderai mon bien aimé et mon bien aimé me regardera ! Il veillera à mes intérêts et je veillerai aux siens !  …. Je vous prie donc encore, mon Dieu. et vous conjure par le sang que votre Fils a répandu sur la croix, de me faire la grâce et que j’obtienne qu’il me donne un baiser de sa bouche. Car sans vous que suis-je, ô Seigneur ? si je ne vous suis pas unie, que puis-je ?
O mon Sauveur, qui êtes toute mon espérance et tout mon bonheur, que puis-je souhaiter en cette vie qui me soit si avantageux que d'être tellement unie à vous ? pourvu que vous me permettiez d'être toujours en votre compagnie, rien ne me paraîtra jamais difficile »




1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci......