Ecole d'oraison Novembre 2014
Durant ces temps forts
d’oraison, se forge en nous un être d’accueil- on se laisse aimer-
d’émerveillement, d’action de grâce, d’adoration et d’intercession, cet être
que nous avons à devenir en toute notre vie. (Règle de vie,46)
Chant : Dans le
silence et dans la paix, viens rencontrer le Dieu vivant
Dans le silence de ton cœur, prie
le Père, laisses-toi aimer par lui ….
Pendant l’oraison : Je me
laisse aimer, je laisse Dieu me dire son amour …pour que je puisse à mon tour
m’aimer et aimer les autres en vérité.
Me laisser aimer ? en
cherchant comment je vais m’y prendre. Il m’est venu à l’Esprit cette semaine deux
paroles de Dieu :
L’Evangile de mardi dernier Lc
14,15-22, les invités au festin qui ont refusé de venir au festin… (à lire)
Le cantique de Tobie 13, que nous
chantons vendredi IV matin
Je commence par le dernier :
dans ce cantique je lis
qu’il relève en toi le sanctuaire, qu’il réjouisse en toi les exilés,
qu’il aime en toi le malheureux, pour les siècles sans fin …(et au début il
dit, bénissez le Seigneur vous ses élus)
Evidement ce cantique s’adresse à
Jérusalem, mais St Paul nous rappelle que nous sommes le temple du Dieu vivant
2 Cor 6,16…alors je peux prendre cela à mon compte.
C’est lui qui nous relève, nous son
sanctuaire…c’est son œuvre…et moi à l’oraison du matin j’aime à me tenir debout
et dire au Seigneur, merci Seigneur tu m’as relevé… pas seulement du sommeil,
mais en moi, tu relève ton sanctuaire en moi, tu me ressuscite, tu veux que je
suis debout en ta présence … et de prendre le temps qu’il faut pour prendre
conscience de cela dans le silence de mon corps, de mon corps habité.
Qu’il réjouisse en toi les
exilés, je suis parfois exilé€ de moi-même, je n’habite pas chez moi, je ne
suis pas établie en moi …éparpillé, distraite à faire mille et une choses, et
il faut bien…le Seigneur me ramène dans ma terre, il est la joie de mon cœur
d’exilé…même si je suis exilé… tout ce qui est exilé en moi et chacun peut le
décliner comme il l’entend… des parties de mon histoire que j’ai mis dans
l’ombre car douloureux…des relations, des situations où je sens ce exil …me
laisser entendre cette bonne nouvelle « qu’il réjouisse en toi les exilés »
Qu’il aime en toi les
malheureux pour les siècles sans fin … ce qui est malheureux en moi, ce qui
est moche et je ne n’arrive pas à aimer en moi… le Seigneur veut l’aimer en moi
et aimer en moi ce que je n’aime pas trop… je me laisse aimer par le Père
…c’est lui la source …
Pour les siècles sans fin …car
vous êtes les élus de toute éternité et pour les siècles sans fin …
Dans l’Evangile de Luc 14,15-22. Il est assez incompréhensible qu’à
l’heure du diner, le serviteur aille leur dire : venez maintenant le repas
est prêt … et moi j’entends par là : l’heure où je suis à l’oraison.
Tous les biens qu’ils ont
acquis: terre, bœufs, épouse …deviennent un obstacle à la rencontre, une excuse
pour refuser l’invitation…et moi pendant l’oraison je viens avec ce qui est bien
en moi …mais qui peut parfois empêcher la rencontre avec le Seigneur… je veux
être bien en sa présence, lui offrir ce qui est bien en moi… et c’est légitime
mais est-il suffisant ?
Dans un deuxième temps le
serviteur de l’Evangile va inviter les aveugles, les estropiés, les boiteux
…pour entrer au diner. Je n’aime pas que cette invitation soit venue dans un
deuxième temps, j’aurais aimé qu’il le fasse dès le début … et là j’ai compris
que pendant l’oraison, c’est seulement dans un deuxième temps que je me sens
invitée à venir avec l’aveugle, l’estropié, le boiteux et le pauvre qui est en
moi… ce que je ne veux pas trop voir ou reconnaître en moi …ceux là sont
invités au festin … encore faut-il que je les emmène au festin, ils ont leur
place …je les laisse aimer par Celui qui les invite.
Et enfin, l’Evangile nous parle
de « force-les à entrer dans sa maison »… et nous n’aimons pas trop
cela, on n’aime pas être forcé …sauf que parfois c’est le seul moyen pour nous
faire entrer dans « notre maison » qui est « la maison du
Seigneur» … je me rends compte qu’à l’oraison je ne peux pas entrer par
moi-même, c’est le travail du Seigneur … il lui faut parfois forcer l’entrée et
me forcer à entrer …car moi je n’y arrive pas, ou je ne veux pas …et « sa
maison » est « ma maison » …
Voilà comment avec ces deux
paroles de Dieu je découvre et je vis l’oraison comme le lieu où je me laisse
aimer par Celui dont on se sait aimé comme le dit st Thérèse d’Avila à qui je
veux donner la dernière parole.
Dans son traité « Pensées sur l’amour de Dieu » Thérèse
nous parle de cet amour de manière qui peut nous déconcerter … écoutons ce
petit passage où elle commente le verset ‘ qu’il me donne un baiser de sa
bouche’
O Jésus, bien aimé ! qui pourra nous faire connaître le merveilleux
avantage qu’a une âme de se jeter entre vos bras, de s'abandonner à votre
conduite, et de dire, après s'être entièrement donnée à vous : Je regarderai
mon bien aimé et mon bien aimé me regardera ! Il veillera à mes intérêts
et je veillerai aux siens ! …. Je
vous prie donc encore, mon Dieu. et vous conjure par le sang que votre Fils a
répandu sur la croix, de me faire la grâce et que j’obtienne qu’il me donne un
baiser de sa bouche. Car sans vous que suis-je, ô Seigneur ? si je ne vous
suis pas unie, que puis-je ?
O mon Sauveur, qui
êtes toute mon espérance et tout mon bonheur, que puis-je souhaiter en cette
vie qui me soit si avantageux que d'être tellement unie à vous ? pourvu que
vous me permettiez d'être toujours en votre compagnie, rien ne me paraîtra
jamais difficile »
1 commentaire:
Merci......
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